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Analyse thématique: WORK & STAY AT HOME
Analyse thématique: WORK & STAY AT HOME
(Graphique : ETF iShares Digitalization)

La sélection de 49 titres est forcément arbitraire et ne comporte aucun titre télécoms, équipements télécoms ou médias classiques. Une sélection très US aussi, avec très peu de valeurs en force relative à court terme et dont le score moyen ressort en-dessous de 5 (à 4,68). Pas de support grâce au dividende, valorisations tendues, dans le contexte actuel cela explique cette relative faiblesse, de même que le nombre croissant de titres en minor bearish reversal, et l’apparition de certains en major bearish trend (relativement rares encore si l’on prend tout l’univers de titres Phi-Advisor).

Alors que nous attendons l’ouverture complète de l’économie (voir le thème reopening parmi les thématiques), les valeurs liées à l’accélération du télétravail, celles liées au confinement, aux changements de mode de consommation et de loisirs, à notre communication s’imposent dans toute sélection de thème long terme. La performance en 2020 parle d’elle-même mais est-il judicieux de jouer la « réouverture » contre la « fermeture » ? Les comportements ne vont plus être binaires et ayant appris de l’actuelle pandémie, des solutions hybrides se mettent en place. La performance YTD étant en revanche misérable (-12%) pratiquement réalisée sur le seul mois de mai (-9%), il semblerait que l’arrivée des beaux jours sanctionne les valeurs « rester à maison ».

Plusieurs facteurs macro expliquent cela (appétit pour les cycliques, hausse des taux, faible sensibilité à la hausse de l’inflation) mais l’explication principale réside dans les valorisations à t+1. Si nous prenons un horizon de croissance à 10 ans, les multiples moyens du portefeuilles qui sont en 2022 à 45x (en excluant les 12 valeurs dont le PE est négatif !) pourront sembler plus ou moins attractifs selon l’optimisme ou le pessimisme de chacun des lecteurs et gérants. Mais dans le cas d’un fort rebond cyclique et inflationniste avec la perspective de retours à l’actionnaire élevés et sûrs (considérant le rendement action ou obligataire et le levier opérationnel de cycliques en lien avec la hausse de l’inflation), il peut toujours être question de ralentir le rythme d’achat de ces titres et de revenir l’année prochaine ou en 2023, quand le cycle se ralentira de nouveau. Dans un univers en expansion, nous pouvons poursuivre la stratégie du « en même temps » ; dans un monde en contraction des liquidités (ralentissement de la politique d’assouplissement des Banques centrales) ou tout simplement de ponction monétaire sous la forme de l’inflation des coûts, l’arbitrage entre actifs s’impose de nouveau.

 C’est la situation dans laquelle nous sommes depuis début mai : la liquidité marginale redevenant un actif contraint, il nous faut gérer et la liquidité et la volatilité des portefeuilles. Les actifs à duration longue sont par nature plus volatiles et moins liquides, leur poids dans la stratégie d’allocation d’actifs va donc naturellement se réduire. Cela n’enlève rien à leur qualité ou leur potentiel à long terme et c’est ce que nous recherchons justement dans le portefeuille Megatrends, mais moins de financements boursiers, sous la forme d’augmentations de capital ou d’IPO conduit à davantage de financements privés (banque, PE, particuliers), qui auront tous des impératifs de génération de CF supérieurs à ceux des investisseurs boursiers investissant sur cette thématique. C’est la situation dans laquelle le marché s’est retrouvé après 2001, avec la crise du crédit 2002/2004 alimentée à l’époque par un levier bilanciel trop important, mais aussi par le renchérissement du coût du capital.

 Alors que nous connaissons un changement technologique majeur avec la digitalisation de toute notre économie, le marché intègre un risque de nouveaux entrants très faible. En 2002, AOL était le principal opérateur sur internet, Yahoo le premier moteur de recherche, eBay, la plus importante place d’échange de biens. La pandémie a alimenté un certain opportunisme en 2020 de la part des sociétés présentes sur le thème du « work from home » or « stay at home », conduisant pour beaucoup à une hausse des multiples par défaut de concurrents. Une fois le marché crée, la concurrence va pouvoir se développer et la rente de situation récoltée en 2020/2021 s’estomper.

Le système Phi-Advisor offre une grille de lecture probablement radicale de la situation si nous croisons les signaux stratégiques, tactiques et factoriels sous plusieurs aspects :

a) Une multiplication de signaux Exit long depuis mars.

b) Presque la moitié de la sélection de titres a 0 force relative marché ou secteur.

c) Seuls 3 titres sont au-dessus de 50% en force relative marché, et concernent des dossiers médias ou jeux (Entain, Vivendi, Evolution Gaming)

d) La note moyenne des scores inférieure à 4,7 indique que les supports fondamentaux valo et rendement sont peu nombreux ; dans une vision dynamique nous verrions aussi que ces scores se sont dégradés depuis 2 mois, qu’il s’agisse de la qualité ou de la volatilité. Au regard des derniers évènements, il faut s’attendre à une poursuite de cette dégradation (notamment volatilité).

Le système Phi-Advisor indique que le potentiel de correction reste entier, avec peu de titres en capitulation ou peu de titres à la vente. Dans un tel contexte le choix à partir des scores prend tout son sens et nous sélectionnerons donc les titres à acheter/renforcer/alléger ou vendre en fonction de cette note moyenne ; pour ensuite affiner le choix avec le momentum marché/secteur.

a. Acheter (en vert *) les titres Enter long, dont le score est supérieur à 5 et dont la force relative marché est supérieure à 50% : Citons Entain, Evolution Gaming, Overstock.com, Logitech International, Wolters Kluwer.

b. Être prêt à revenir sur les titres (en brun *) le score moyen est supérieur à 6 et dont une force relative (marché ou secteur) n’est pas à 0%. Nous retrouvons : Xerox, Zoetis, Netease, TakeTwo Interactive, Ubisoft.

c. En parallèle, il est possible de vendre (en bleu *) les dossiers dont le momentum est à 0% et dont le score est inférieur à 6 : ce sont les titres du bas de la liste avec Beyond Meat, Doordash, Learning technologies, Netflix, Just Eat Takeway, Bechtle, Ocado, TeamViewer, Zoom video, Spotify, RingCentral, Zalando, DocuSign.

d. Ou alors alléger (en rouge *) aussi les dossiers qui ne sont pas à 0% de force relative mais dont le score moyen est très faible, à savoir sous les 4 : Amazon, Tencent, Adevinta, Jumia Technologies, Flutter.

En conclusion, le modèle Phi-Advisor est très prudent concernant le thème work at home/stay at home. Les signaux dans une belle unanimité se dégradent (poids des ETF qui ont tous peu ou prou les mêmes titres en portefeuille) et peu/pas de valeurs en soutien. Les scores montrent que les valorisations, la volatilité, le rendement ou la qualité des titres ne sont pas assez attractifs pour revenir avant longtemps. Attendons de voir à quel niveau se feront les prochaines opérations de M&A ou augmentations de capital dans le secteur pour trouver un point d’inflexion.

(*) Les données détaillées sont disponibles dans l'application Phi-A, pour nos Abonnés.